AMOURS, ANGOISSES ET POÉSIES.
extraits
*
Pourquoi
y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi
y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi
le soir, le matin, hier et demain ?
Pourquoi
y a-t-il quelque chose je n'en sais rien ?
Pourquoi
la vie, la mort, l'espoir dans le destin ?
Je
cherche stupeur et tremblements,
À
exister entre deux néants,
Attendant
la mort qui patiemment,
Dévore
le reste de mon temps.
Pourquoi
y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi
toi, pourquoi moi sur le même chemin ?
Pourquoi
suis-je au monde, sans savoir pour quelle fin ?
Pourquoi
cette peur de mourir sans lendemain ?
Je
recherche l'esprit impatient,
À
savoir l'espace et le temps.
Le
petit et l'infiniment grand,
À
tenir l'être et le néant.
Pourquoi
y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi
vivre, pourquoi accepter tous nos liens ?
Pourquoi
subir, souffrir et finir comme un chien ?
Pourquoi
l'amour est-il notre vrai et seul bien ?
J'ai
cherché le Dieu du ciel, mais en vain,
Dans
mon cœur, dans mon âme et pour rien.
La
foi et l'espoir dans le Christ et l'Esprit sain,
Et
la raison froide m'a brûlé de chagrin.
Y
a t-il vraiment quelque chose plutôt que rien ?
Faut-il
vivre ou arrêter sur le bord du chemin
Cet
amour qui serait l’œuvre d'un magicien ?
Et
notre vie qu'une illusion qui s'éteint.
*
JE TE VOUDRAIS
Je
te voudrais nue dans un châle angora,
Et
mes mains sur tes bras,
Douces
et légères,
Te
caressant à peine,
Feraient
naître en ton corps des langueurs de chat.
Je
te voudrais nue dans un voile de soie,
Et
mes mains, du bout des doigts,
Lentes
et légères,
Te frôlant à peine,
Traceraient sur ta peau les
frissons de l’émoi.
Je te voudrais nue sous un
manteau d’hermine,
Et mes mains qui câlinent,
Souples et légères,
Te découvrant à peine,
S’attarderaient furtives
autour de ta poitrine.
Je te voudrais nue dans ta
robe du soir,
Et mes mains dans l’espoir,
Tendres et légères,
Te devinant à peine,
Dévoileraient lentement tes
charmes dans le noir.
Je
te voudrais nue dans l’ardeur du soleil,
Et mes mains à merveille,
Fraîches et légères,
T’effleurant à peine,
Garderaient très longtemps
ton désir en éveil.
*
LE
MONUMENT AUX MORTS
Au cœur du
village, à côté de l’école,
Dans l’ombre
trop fraîche d’un très ancien tilleul,
Le monument
aux morts sans roses ni glaïeuls,
Subit avec le
temps l’assaut des herbes folles.
Firmin,
Gaston, Aimé, Julien, morts pour la France !
Sur le marbre
usé la trace de vos noms
Lentement
s’efface, et l’oubli a raison
Du temps de
votre vie et de vos existences.
Je suis passé
par-là, souvent sans un regard
Et voilà
qu’aujourd’hui, est-ce bien par hasard,
Sur le lichen
doré qui maintenant affleure,
Je pose cet humble bouquet de myosotis.
Je ne vous
connais pas et pourtant je vous pleure
Vous aviez
dix-huit ans, c’est l’âge de mon fils.
A Grégory,
depuis deux heures la Guerre du Golfe a commencé.
*
CARTE
POSTALE
Le lac est pâle et lisse
Le lac est
calme
Le lac est
artifice
Le lac est
miroir dans son calice.
Le lac est
bleu et vert
Le lac
s’éclaire
Le lac comme
la mer
Le lac rugit
et gronde
Le lac
tempête
Le lac est
fronde
Le lac est
prisonnier dans une ronde.
Le lac est
feu d’enfer
Le lac rougit
Le lac espère
Le lac est
lave dans son cratère.
Le lac est
gris et moire
Le lac est
sombre
Le lac est
noir
Le lac
disparait dans sa robe du soir.
*
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